Filmer un feu de forêt avec un drone est une bien mauvaise idée, car elle pourrait retarder l’intervention des avions bombardiers d’eau pour des raisons de sécurité aérienne
L’essor des drones grand public
Les technologies évoluent rapidement, et s’il y a bien un domaine dans lequel des progrès fulgurants ont été réalisés pour le grand public, ce sont les drones. Désormais, les derniers modèles comme le Parrot Bebop ou le DJI Phantom 3 sont de véritables bijoux de technologie accessibles au grand public, à tous les passionnés de photographie, de high-tech ou encore de modélisme.
Et avec l’été et les malheureux feux de forêt qui se déclenchent chaque année à cette période de l’année, forcément certains ont déjà pu envisager plus ou moins sérieusement d’aller filmer ce phénomène vu d’en haut. Mais peut-être faut-il mieux y réfléchir à deux fois avant de lancer son drone au dessus des flammes.
Une réglementation relative aux drones qui reste à construire
On le sait, les drones constituent une menace potentielle pour la sécurité des avions. La réglementation en la matière reste encore à parfaire pour les intégrer pleinement dans l’espace aérien sans danger.
Sans parler du travail de pédagogie qui reste à faire vis à vis du grand public.
Amazon vient d’ailleurs encore de relancer le débat, puisque le géant de l’internet vient de demander l’attribution de couloirs aériens dédiés aux drones commerciaux aux Etats-Unis. Amazon s’était en effet vu interdire par l’autorité aéronautique américaine de mettre en service des drones de livraisons automatisés (et pour lesquels aucun pilote ne resterait en contact visuel avec le drone).
Un drone n’éteindra pas un feu de forêt, un bombardier d’eau si
Mais si de manière générale, un propriétaire de drone aura la pertinence de penser qu’il n’est pas très heureux d’aller faire voler son drone aux abords d’un aéroport sans autorisation, il ne verra pas forcément le problème potentiel qu’il occasionnerait en filmant un feu de forêt. Pourtant c’est loin d’être sans conséquence.
L’info récente nous vient tout droit des Etats-Unis, publiée notamment sur le site Wired, et également reprise occasionnellement dans la presse française.
En effet, un des moyens de lutte principaux des pompiers contre un feu de forêt est la pulvérisation à grande échelle d’eau et de produit retardant, par la voie des airs, grâce aux bombardiers d’eau (Canadair, Dash, etc. ainsi que les hélicoptères).
Et c’est là tout le problème.
D’un point de vue aéronautique, l’espace aérien est alors restreint au-dessus des feux de forêt, pour permettre aux bombardiers d’eau d’effectuer leurs délicates missions sans interférence avec d’autres aéronefs.
La présence de drones aux alentours de feux de forêt a contraint les pompiers américains, à plusieurs reprises ces derniers mois, à reporter ou annuler des missions des bombardiers d’eau, laissant ainsi la place libre aux flammes pour se propager pendant quelques heures supplémentaires.
J’ai pas tout compris, en quoi les drones gènent exactement ?
Les drones peuvent représenter une menace pour les avions (risque de collision, ingestion par les réacteurs, …), donc pour des raisons de sécurité, les avions bombardier d’eau ne sont pas intervenus lorsque des drones ont été aperçus à proximité de feux de forêt, ce qui a laissé alors plusieurs heures aux flammes pour continuer de se propager
De manière générale, la démocratisation des drones pour le grand public pose de nombreux problèmes par rapport au contrôle de l’espace aérien