Inception : comprendre le film

Un article d’une revue de neurosciences décrypte le film Inception, à travers une interprétation basée sur une différenciation du rêve et du fantasme.

Inception, le film de Christopher Nolan, n'est pas immédiat à comprendre: quelques éléments pour faciliter la compréhension dans ce mélange de vie réelle et vie virtuelle
Rêve, manipulation du mental, vie virtuelle et réelle… Difficile de comprendre Inception lors de son 1er visionnage

Inception s’inscrit dans la droite lignée des films superposant vie virtuelle à vie réelle, et soulevant par là même une réelle question de fond sur la condition humaine (Avalon, Matrix, Ghost in the shell, …). La lecture de ce type de film est souvent délicate, et laisse part à un vaste choix d’interprétations différentes. Dans le n°42 de la revue « Cerveau & Psycho », Serge Tisseron (psychiatre, psychanalyste et docteur en psychologie), nous dévoile son interprétation de Inception, dont en voici les principaux éléments.

Inception: la manipulation de la vie réelle par les rêves

  • Dans Inception, l’interaction entre la vie réelle et la vie virtuelle se fait par les rêves.
  • Il s’agit pour le héros Cobb (Leonardo DiCaprio), de pénétrer dans les rêves d’une personne afin d’y laisser des traces judicieusement calculées dans son subconscient, pour en modifier ses actes futurs dans la vie réelle. « Rien n’a un pouvoir plus grand qu’une idée déposée au bon endroit et au bon moment dans l’esprit de quelqu’un. »

Le fantasme comme refuge à la douleur

  • La femme de Cobb (interprétée par Marion Cotillard) souffre d’un souvenir douloureux associé à la maison de son enfance (une réminiscence selon Freud).
  • Cobb décide donc de pénétrer dans les rêves de sa femme afin d’en changer la valeur émotionnelle : mais  il ne parviendra jamais à accéder à ce souvenir douloureux au coeur de son subconscient.
  • Pour la délivrer de sa douleur, Cobb fait croire finalement à sa femme que son passé réel est imaginaire, et que le monde qu’ils ont construit dans leurs rêves est le monde réel : par une inversion des mondes, le souvenir douloureux est ainsi propulsé dans l’imaginaire. Sa femme s’enfermera dans ce fantasme par une renonciation du monde réel.
  • L’article introduit la notion de « fantasmatisation » de Winnicott : « la rêvasserie est un phénomène isolé qui prend du temps, de l’énergie, mais qui ne participe ni à la vie réelle ni à l’imagination. (…) Tout y est facile et on y accomplit des choses extraordinaires, mais tout se passe en pensées sans aucune relation avec la vie réelle. » Il évoque – entre autres – le parallèle possible avec les jeux vidéos.

Fantasmer n’est pas rêver

  • Par opposition au fantasme évoqué précédemment, le rêve sert l’imagination et la vie réelle. Le fantasme est exempt de toute difficulté et est solitaire, le rêve met en oeuvre les difficultés de la vie réelle sous diverses formes, et se vit avec d’autres personnes. Le fantasme ne produit pas d’interprétation, le rêve a un sens et peut être compris par psychanalyse. Le fantasme est figé, le rêve évolue.
  • Pour se soustraire de sa douleur liée à la culpabilité de la mort de sa femme, Cobb choisira les rêves (et non le fantasme comme elle l’avait fait), à la recherche du contrôle absolu : la manipulation d’une personne à son insu.
  • Dans les rêves, Cobb affrontera des forces hostiles, matérialisant ses fantômes de culpabilité au plus profond de lui, mais aussi les résistances personnelles psychiques du subconscient de la personne manipulée.

 

D’après un article de la revue Cerveau & Psycho: www.cerveauetpsycho.fr

Kevin
Kevin
Fondateur et rédacteur de ce blog. Je suis un enthousiaste des nouvelles technologies et partage ici des conseils sur la high-tech au travers de guides d'achat, tests de produits et tutoriels.
1 COMMENTAIRE
  1. Merci! Je vais pouvoir visionner de nouveau le film qui m’avait laissée perplexe… J’avais eu moins de mal avec Matrix ou Avalon.

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